Comment améliorer le financement de son BFR ?
Comment poursuivre une activité au-delà de la phase de création quand la trésorerie vient à manquer ? Comment jongler pour payer ses factures fournisseurs alors que les clients tardent à régler de leur côté ? Découvrez quelques actions concrètes.

Le financement du BFR, c’est un peu comme la circulation sanguine de l’entreprise. Invisible mais vital. Ce besoin en fonds de roulement, si souvent négligé, détermine pourtant la capacité d’une organisation à respirer financièrement. Mais comment l’optimiser efficacement ?
Pour les ETI et grands comptes qui utilisent quotidiennement des systèmes ERP, P2P ou TMS, chaque euro immobilisé dans le cycle d’exploitation est un euro qui ne travaille pas pour la croissance. Une mauvaise gestion du BFR ? C’est comme rouler avec le frein à main — épuisant et coûteux.
On a conçu ce guide pour vous aider à reprendre le contrôle. Financement interne, solutions externes, approches d’embedded finance dans vos outils existants… On explore toutes les options pour transformer votre BFR en allié stratégique.
1 – Pourquoi une entreprise doit-elle financer son besoin en fonds de roulement (BFR) ?
Le financement du BFR n’est pas qu’une ligne de plus dans vos tableurs financiers. C’est la base même sur laquelle repose votre liberté d’action au quotidien. Voici un rappel de ces fondamentaux à connaître en finance.
1.1 – Définition et calcul du besoin en fonds de roulement (BFR)
Le BFR, c’est simplement le carburant nécessaire pour faire tourner votre entreprise avant que vos clients ne paient. C’est cette zone tampon financière qui absorbe le décalage entre vos encaissements et vos décaissements.
La formule ? Aussi simple qu’essentielle : BFR = Stocks + Créances clients – Dettes fournisseurs
Cette équation nous révèle trois leviers d’action : gérer intelligemment vos stocks, accélérer les paiements clients, et optimiser vos conditions fournisseurs. Le ratio BFR/CA, lui, agit comme un thermomètre de l’efficacité de votre cycle d’exploitation — plus il est bas, moins votre croissance immobilise de trésorerie.

1.2 – Les fondamentaux de la structure financière d’un bilan
Le bilan financier, c’est comme une radiographie de votre entreprise à un instant T. D’un côté l’actif (ce que vous possédez), de l’autre le passif (comment vous le financez).
Le BFR s’inscrit dans cette dualité fondamentale. Et une règle d’or guide son financement : les emplois longs se financent par des ressources longues, les emplois courts par des ressources courtes. Simple, non ?
Cette équation résume tout : Trésorerie = Fonds de roulement – BFR
Une vérité mathématique implacable qui illustre pourquoi l’optimisation du BFR est si cruciale pour votre trésorerie.
1.3 – Conséquences du manque de trésorerie dans une entreprise
Un BFR mal financé, c’est comme naviguer en pleine tempête sans réserve de carburant. Les conséquences ? Immédiates et douloureuses :
- Vos fournisseurs s’impatientent, vos conditions se dégradent
- Vos équipes s’inquiètent pour leur paie
- Les opportunités de croissance passent sous votre nez
- Vous vous retrouvez à payer des agios plutôt qu’à investir
Et le plus frappant ? Selon le rapport de CreditSafe “Analyse 2024 des défaillances d’entreprises et perspectives 2025”, près de 60% des faillites concernent des entreprises rentables, mais asphyxiées par leur trésorerie. Un modèle économique viable ne suffit pas — il faut aussi savoir respirer financièrement.
2 – Comment interpréter les résultats besoin en fonds de roulement (BFR) ?
Votre BFR raconte une histoire. Positive, négative ou neutre, chaque configuration révèle des opportunités et des risques spécifiques. Apprenons à décoder ce langage financier.
BFR positif : besoin de financement
Un BFR positif, c’est la situation classique. Votre cycle d’exploitation consomme plus de ressources qu’il n’en génère à court terme. Typique des secteurs industriels ou commerciaux avec stocks importants et délais clients généreux.
Ce n’est pas un problème en soi, mais une réalité à financer intelligemment. Si votre BFR augmente plus vite que votre chiffre d’affaires, posez-vous des questions — votre croissance devient de plus en plus gourmande en cash.
BFR négatif : ressource de financement
Le Saint Graal ? Un BFR négatif. Vous encaissez avant de décaisser. La grande distribution et l’e-commerce connaissent bien ce modèle privilégié où les clients paient comptant tandis que les fournisseurs attendent.
Attention toutefois à ne pas bâtir votre modèle sur des délais fournisseurs excessifs. Cette apparente force peut devenir une fragilité si vos partenaires décident de resserrer leurs conditions.
BFR nul : équilibre parfait
Rare mais idéal, un BFR proche de zéro représente cet équilibre où votre cycle d’exploitation s’autofinance presque parfaitement. C’est souvent le résultat d’une gestion rigoureuse plutôt qu’un hasard structurel.
L’essentiel n’est pas tant le montant de votre BFR que son évolution et sa proportion par rapport à votre activité. Un suivi régulier de ces indicateurs vous permettra d’anticiper vos besoins et d’optimiser votre structure financière.
3 – Financement du BFR en interne de l’entreprise
Avant de solliciter des financements externes, explorons les ressources cachées au sein même de votre organisation. Ces optimisations internes sont souvent les plus rentables et les plus durables.
3.1 – Améliorer son fonds de roulement pour financer le BFR
Le fonds de roulement, c’est cette partie des ressources stables qui finance vos actifs circulants. Pour l’augmenter, plusieurs leviers s’offrent à vous :
- Renforcer vos capitaux propres : injections d’actionnaires ou conservation stratégique des bénéfices
- Structurer votre dette : prêts moyen-terme comme ceux proposés par la BPI pour consolider votre fonds de roulement
- Repenser vos actifs : cession-bail sur équipements ou valorisation d’actifs sous-exploités
Ces approches structurelles sécurisent votre BFR sur la durée, vous offrant une assise solide pour vos ambitions de croissance.
3.2 – Réduire son BFR structurel par des actions concrètes
L’autre axe de travail interne à l’entreprise, sans chercher de financement du BFR auprès d’organismes financiers, c’est la baisse du poste en lui-même. Cette action peut apporter du cash dans tout business. Toutefois, la diminution du besoin en fonds de roulement présente souvent ses limites.

3.3.1 – Optimiser la gestion des stocks en évitant les ruptures
Vos stocks, c’est de l’argent qui dort. Comment les réveiller sans compromettre votre activité ?
- Mettez en place des approvisionnements “juste-à-temps”
- Analysez vos rotations pour identifier les dormeurs chroniques
- Affinez vos prévisions pour ajuster vos commandes
- Négociez des livraisons fractionnées avec vos fournisseurs clés
3.3.2 – Réduire le crédit accordé aux clients
Quelle que soit l’activité, commerce, industrie ou prestataire de services, le poste client représente souvent une part importante du BFR à financer. Avant de chercher des solutions comme le report du paiement des fournisseurs (mauvaise idée), plusieurs pistes de travail existent pour minimiser les encours clients :
- Assurez-vous de facturer régulièrement et rapidement.
- Respectez des délais de paiement conformes à la loi et à vos concurrents.
- Améliorez vos processus de relance client.
- Identifiez et résolvez les litiges rapidement.
- Proposez des réductions pour un paiement anticipé.
- Envisagez des acomptes.
3.3.3 – Rallonger les délais fournisseurs en connaissant les conséquences
Étendre vos délais fournisseurs, c’est tentant — mais délicat. Quelques principes à garder en tête :
- Restez dans le cadre légal (60 jours maximum en France selon la LME)
- Privilégiez la transparence pour préserver vos relations commerciales
- Évaluez l’impact sur vos avantages commerciaux (remises, priorités)
L’équilibre est subtil : optimiser votre trésorerie sans fragiliser votre écosystème fournisseurs. Une négociation réussie crée de la valeur pour les deux parties.
4 – Financement du BFR en externe de l’entreprise
Quand les mesures internes atteignent leurs limites, les solutions externes entrent en jeu. Le financement externe n’est pas un aveu de faiblesse, mais un choix stratégique d’allocation de ressources.
4.1 – Le financement bancaire du BFR
Les solutions bancaires classiques offrent un éventail d’options adaptées à différents besoins :
- La facilité de caisse : souple mais coûteuse, idéale pour les besoins ponctuels
- Le découvert autorisé : une ligne de flottaison négociée à l’avance
- Le crédit de campagne : conçu pour les cycles saisonniers
- Le prêt court terme : structuré et prévisible
Les banques évaluent ces demandes en scrutant non seulement vos ratios, mais aussi la qualité de votre gestion opérationnelle. Un BFR bien piloté ouvre la porte à des conditions plus favorables.
4.2 – L’affacturage, une cession globale des créances clients
Céder ses créances clients à un factor constitue une autre manière d’obtenir un financement du BFR. Ainsi, l’entreprise perçoit des avances de trésorerie à chaque cession périodique réalisée. La société d’affacturage applique un taux de retenue pour garantie sur l’encours cédé.
Ce mode de financement du BFR manque de souplesse. L’entreprise qui signe un tel contrat ne peut pas limiter ses cessions de créances à une facture précise pour un besoin de trésorerie ponctuel. En outre, le coût de l’opération se calcule généralement sur l’ensemble des ventes de l’entreprise.
4.3 – L’embedded invoice financing, révolution dans la gestion du BFR pour les entreprises digitales
L’embedded finance va au-delà du simple financement. C’est l’intégration transparente des solutions financières directement dans vos outils quotidiens (ERP, P2P, TMS). Fini les interfaces multiples et les processus déconnectés.
4.3.1 – L’embedded invoice financing pour optimiser les encaissements
Cette approche moderne vous permet de financer vos factures à la demande, directement depuis votre système de gestion.
Les bénéfices ? Immédiats et concrets :
- Flexibilité totale : vous choisissez quelles factures financer et quand
- Intégration native : aucun changement d’interface, aucune rupture de process
- Expérience fluide : quelques clics suffisent là où il faudrait des jours avec une solution traditionnelle
4.3.2 – Double approche pour une gestion dynamique du BFR
La vraie magie de l’embedded finance ? Sa capacité à s’adapter à vos objectifs du moment :
Vous avez de la trésorerie disponible ? Optez pour des paiements anticipés à vos fournisseurs via des mécanismes d’affacturage inversé ou d’escompte dynamique. Vous sécurisez vos approvisionnements et négociez des remises attractives.
Vous préférez préserver votre cash ? Choisissez d’étendre vos délais de paiement tout en offrant à vos fournisseurs des options de financement anticipé. Votre trésorerie respire sans compromettre votre écosystème.
Cette flexibilité transforme la gestion du BFR en levier stratégique, adaptable en temps réel selon vos priorités du moment.

5 – La collaboration Finance-Achats : nouvelle frontière de l’optimisation du BFR
5.1 – L’importance du Directeur Administratif et Financier (DAF) dans la gestion du BFR
Le DAF moderne est bien plus qu’un gardien des chiffres. C’est un stratège qui orchestre le cycle financier de l’entreprise dans sa globalité.
Sa mission ? Surveiller l’évolution du BFR pour anticiper les besoins et élaborer des réponses proactives. Cette vigilance transforme les potentielles crises en opportunités d’optimisation.
Pour piloter efficacement, il a besoin d’indicateurs précis et actualisés :
- Le ratio BFR/CA et sa courbe d’évolution
- Les DSO (Days Sales Outstanding) client par client
- Les DPO (Days Payable Outstanding) fournisseur par fournisseur
- Les taux de rotation par famille de produits
Les solutions d’embedded finance comme Aria connectent ces données en temps réel directement dans les systèmes existants. Plus besoin d’extractions laborieuses ou de tableaux croisés complexes — l’information est là, accessible et actuelle, quand le DAF en a besoin pour ses décisions.
5.2 – Le département Achats : gardien méconnu de la trésorerie
On assiste à une révolution silencieuse dans nos entreprises. Les cloisons entre Finance et Achats tombent — non par réorganisation forcée, mais par nécessité évidente.
Réfléchissez un instant : dans un monde où le cash est roi, qui contrôle davantage vos flux financiers que l’équipe qui décide quand et comment l’argent quitte vos comptes ?
Les organisations les plus innovantes ont compris cette réalité. Elles développent des approches où la stratégie de paiement devient aussi cruciale que la négociation des prix. Ce n’est plus de la simple collaboration — c’est l’avenir même des opérations financières.
Comment transformer vos achats en alliés de votre trésorerie ?
- Négociez intelligemment vos conditions : construisez des accords qui satisfont vos fournisseurs tout en préservant votre position cash
- Gérez stratégiquement votre longue traîne : offrez à vos petits fournisseurs des options aussi sophistiquées qu’à vos partenaires majeurs
- Maîtrisez le timing de vos paiements : éliminez les urgences et les exceptions qui déstabilisent votre BFR
Les Achats ne peuvent plus se limiter à la réduction des coûts. Ils sont assis sur un gisement d’optimisation du BFR que votre entreprise doit absolument exploiter.
5.3 – L’apport des solutions d’embedded finance dans cette collaboration
Les solutions d’embedded finance comme Aria agissent comme catalyseurs de cette convergence Finance-Achats. En intégrant la gestion financière directement dans vos outils opérationnels, elles créent un langage commun et des objectifs partagés.
Concrètement, ces solutions permettent :
- Une visibilité partagée et instantanée de l’impact cash des décisions d’achat
- Des simulations en temps réel des différents scénarios de paiement
- Une fluidification des processus décisionnels entre départements
- Un alignement naturel des équipes autour d’indicateurs communs
C’est cette approche intégrée qui transforme la gestion du BFR en avantage concurrentiel durable.
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L’intégration du financement du BFR directement dans vos systèmes de gestion transforme votre approche opérationnelle. Plus besoin de jongler entre différentes plateformes – vos décisions de financement se prennent là où vous travaillez déjà.
Cette intégration favorise naturellement la collaboration entre Finance et Achats, deux départements traditionnellement cloisonnés mais dont l’alignement est crucial pour une gestion optimale du BFR.
Et c’est précisément dans cette convergence des données, des outils et des équipes que se dessine l’avenir de la gestion financière des entreprises performantes.